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Rapport détaillé sur les N’zikpli, un sous-groupe Baoulé de Côte d’Ivoire

1. Introduction : L’identité N’zikpli dans le contexte Baoulé

Le peuple N’zikpli est un sous-groupe majeur de l’ethnie Baoulé, qui constitue l’un des principaux groupes ethniques de Côte d’Ivoire. En tant que composante du grand groupe Akan, dont les origines remontent à l’actuel Ghana, les N’zikpli partagent une histoire migratoire commune et une identité culturelle et linguistique plus large. Leur établissement en Côte d’Ivoire s’est opéré au XVIIIe siècle, sous la conduite de la reine Abla Pokou, une figure fondatrice dont le sacrifice légendaire a donné son nom au peuple Baoulé, signifiant « le fils est mort » (ba o li).

L’étude des N’zikpli révèle une identité façonnée par des dynamiques paradoxales. Historiquement, le « pays n’zikpli » n’était pas un simple territoire d’habitation, mais une zone stratégique et un carrefour commercial vital, ce qui lui conférait une importance régionale notable. L’histoire de ce peuple est un exemple éloquent de la manière dont les forces externes, qu’elles soient militaires, comme la présence de Samory Touré, ou administratives, comme la colonisation française, ont profondément bouleversé une société. Le rapport mettra en lumière comment ces chocs ont transformé les N’zikpli, passant d’une position de plaque tournante à celle d’une enclave isolée, tout en soulignant la résilience de leur structure sociale et de leurs traditions.

2. Profil géographique et démographique : Le « Pays N’zikpli »

2.1. Localisation et divisions administratives

Le territoire des N’zikpli, souvent désigné dans les sources historiques sous le nom de « pays n’zikpli », est principalement situé dans la région du Bélier, au sein de l’actuel département de Didiévi. Le département de Didiévi est composé de cinq sous-préfectures : Didiévi, Tié-N’djékro, Molonoublé, Boli et Raviart. Bien que majoritairement concentrés dans le département de Didiévi, les N’zikpli possèdent également une communauté dans la sous-préfecture de Toumodi.

Le territoire n’zikpli se trouve au sud-est de la ville de Bouaké, et le dernier de ses villages, Sakri, est distant d’environ 24 kilomètres de cette grande agglomération. Le poste colonial de Kodiokofi (Didiévi) se situait, quant à lui, à une soixantaine de kilomètres de Bouaké.

2.2. Démographie et voisins

Le sous-groupe N’zikpli est subdivisé en cinq fractions principales : Afaman, Gokri, Molonou, Niangui et Séré. Une classification plus détaillée, liée aux frontières administratives, identifie quatre sous-groupes principaux au sein de la sous-préfecture de Didiévi, qui est elle-même contenue dans la région du Bélier. Ces sous-groupes sont le Molonou, qui jouxte les Faafouê de Bouaké ; le Srê, qui partage des frontières avec les Sah et les Ahitou ; le Bodo, voisin des Agbah ; et le Yangui, qui est limitrophe des Ngban et des Agbah.

Les N’zikpli ont pour voisins immédiats les Katchéneou (Agba) et les Ngban à l’est, les Agban et les Faafoué au sud, les Ahitou à l’ouest, ainsi que les Ndranouan et les Sa au nord.

La référence récurrente au « pays n’zikpli » dans les documents historiques est particulièrement significative. Elle ne se réfère pas à une division administrative moderne, mais plutôt à une entité territoriale cohérente et auto-identifiée, qui jouissait d’un rôle stratégique et d’un certain pouvoir, notamment le leadership du poste de Didiévi avant sa relégation. La délimitation précise de ce « pays » par rapport à ses voisins et sa subdivision en fractions et sous-groupes témoigne d’une organisation interne et d’une identité collective bien définies, qui ont existé avant l’imposition des frontières coloniales.

Tableau 1 : Divisions géographiques et administratives des N’zikpli
Catégorie de division Noms et localisations
Localisation principale Département de Didiévi, région du Bélier
Localisation secondaire Communauté dans la sous-préfecture de Toumodi
Fractions principales Afaman, Gokri, Molonou, Niangui, Séré
Sous-groupes internes Molonou (frontière avec les Faafouê), Srê (frontière avec les Sah et les Ahitou), Bodo (frontière avec les Agbah), Yangui (frontière avec les Ngban et les Agbah)
Voisins directs Katchéneou (Agba), Ngban, Agban, Faafoué, Ahitou, Ndranouan, Sa

3. Trajectoires historiques : Du carrefour à l’enclave

3.1. Origines et migration

Les N’zikpli ont joué un rôle crucial dans le récit de la migration Baoulé. Ils formaient l’arrière-garde de la colonne de migrants qui, au XVIIIe siècle, quitta l’actuel Ghana sous la conduite de la reine Abla Pokou. Le nom « Baoulé » lui-même est ancré dans ce mythe fondateur, tiré du sacrifice d’un fils par la reine pour permettre à son peuple de traverser le fleuve Comoé.

3.2. L’impact de la présence de Samory Touré (1890–1898)

La présence de Samory Touré dans le nord de la Côte d’Ivoire a eu un impact profond sur la société N’zikpli entre 1890 et 1898. Bien que cette période ait été marquée par des bouleversements significatifs sur les plans politique, économique, social et démographique, les N’zikpli ne se sont pas effondrés. Au contraire, cette période de crise a paradoxalement favorisé leur intégration dans la « sphère des zones influentes des échanges intérieurs ». Ce phénomène révèle une remarquable capacité d’adaptation de la part du peuple N’zikpli face à des pressions externes violentes, démontrant leur résilience et leur capacité à s’adapter pour tirer parti de nouveaux contextes économiques.

3.3. L’enclavement colonial (1902–1909)

L’histoire des N’zikpli bascule de manière décisive avec l’arrivée des forces coloniales françaises. Avant 1902, le « pays n’zikpli » était une zone de relais majeure sur l’ancienne route des caravanes qui reliait Tiassalé à Bouaké en passant par Toumodi et Kodiokofi (Didiévi).

Cependant, à partir de 1902, des actions coloniales délibérées ont entraîné le déclin inexorable de la région. La construction du poste de Tiébissou en mars 1902, ainsi que l’ouverture de nouvelles pistes convergeant vers cette ville (notamment Tiébissou–M’Bahiakro et Tiébissou–Bouaké), ont détourné le trafic et mis fin au rôle central du poste de Didiévi. Le coup de grâce est survenu en 1909, avec le départ définitif de l’administration française du poste de Kodiokofi (Didiévi), laissant Didiévi comme un simple « village marché » dans une « région d’isolat ».

Ce processus d’enclavement a été accentué par le développement spectaculaire de Bouaké à partir de 1902. La région N’zikpli, jadis un hub, fut reléguée à une position marginale, ce qui constitue une différence fondamentale par rapport aux chocs précédents. Alors que l’ère de Samory Touré avait poussé la société N’zikpli à s’adapter et à s’intégrer dans de nouvelles sphères commerciales, l’enclavement colonial a entraîné une marginalisation passive. Cette incapacité à surmonter les effets de la négligence infrastructurelle a marqué un tournant durable dans l’histoire de ce peuple, montrant que les défis posés par la « modernisation » coloniale pouvaient être plus insidieux et dévastateurs que les conflits armés.

4. Organisation socioculturelle et parenté : Les fondements du matrilignage

4.1. Le système de parenté et les structures familiales

Comme l’ensemble de la société Baoulé, les N’zikpli sont organisés selon un système fondamentalement matrilinéaire, où la parenté, la succession et l’héritage se transmettent par la lignée maternelle. La société Baoulé est décrite comme une société matrilinéaire où la succession au trône est ouverte aux femmes, ce qui est une démonstration d’égalité des sexes.

La structure familiale s’articule autour de deux unités essentielles : l’unité familiale élargie, appelée Awlo, et la lignée, ou Akpassoua. La cohésion de ces groupes repose sur trois types de parenté : par consanguinité, par alliance et par adoption.

4.2. Gouvernance traditionnelle et modernité

L’organisation politique traditionnelle des villages N’zikpli était basée sur l’indépendance de chaque entité, qui prenait ses propres décisions sous la présidence d’un conseil d’anciens. Cette structure a évolué avec l’institutionnalisation de la chefferie traditionnelle en Côte d’Ivoire, qui continue de jouer un rôle influent dans la gouvernance locale, en coopération avec les dirigeants élus.

La société N’zikpli a également laissé son empreinte sur l’histoire politique de la Côte d’Ivoire au plus haut niveau. Le père du premier président de la République, Félix Houphouët-Boigny, était un N’zikpli de Didiévi.

Si la matrilinéarité est une idéologie de base de la société N’zikpli, la réalité des relations sociales se révèle plus complexe et fluide. Une analyse approfondie de la société Baoulé indique que les relations ne sont pas fondées sur des principes « rigoureux et univoques ». La mobilité des femmes est un aspect notable : elles peuvent vivre en alternance entre le foyer de leur mari, celui de leur famille d’origine et leurs ascendants, et ce même lorsqu’elles ont déjà des enfants. De même, la cession temporaire d’enfants à des proches pour des tâches ménagères ou agricoles est une pratique courante.

Cette flexibilité s’observe également dans le système matrimonial, qui n’est pas uniforme. Alors que les nobles (Agoua) pratiquent un mariage où l’héritage est patrilinéaire, le mariage « ordinaire » est matrilinéaire et permet à la femme de conserver ses liens avec sa famille d’origine. Cette coexistence de modèles, l’un idéologique et l’autre pragmatique, démontre que la société N’zikpli a développé une organisation sociale qui, tout en respectant ses fondations ancestrales, a su s’adapter aux réalités et aux besoins de sa communauté.

5. Vie économique et moyens de subsistance : De la tradition à la modernité

5.1. Pratiques économiques traditionnelles

L’économie précoloniale des N’zikpli et des Baoulé en général ne se fondait pas sur la notion de profit marchand, mais plutôt sur l’acquisition de biens destinés à l’usage personnel de l’agriculteur. L’agriculture était l’activité prédominante, occupant plus de la moitié de la population rurale. Elle reposait sur des méthodes traditionnelles d’itinérance sur brûlis, utilisant des outils rudimentaires comme la machette et la daba. La principale culture vivrière et aliment de base était l’igname, souvent cultivée en association avec le manioc, la banane et des céréales comme le maïs et le riz.

Outre l’agriculture, le commerce et l’artisanat étaient des activités importantes. L’or jouait un rôle central, servant à la fois de marchandise d’échange et de moyen d’échange. Le métal jaune n’était pas perçu comme une simple monnaie, mais plutôt comme une divinité dotée de pouvoirs surnaturels, le « dieu soucieux des intérêts et du devenir de ses fidèles ».

D’autres métiers artisanaux, comme le tissage et la forge, étaient également pratiqués. Le fer, autrefois acquis auprès des peuples du nord ou de la côte, était transformé par des forgerons locaux.

5.2. Mutations économiques modernes

La période coloniale a entraîné une transformation économique majeure. L’introduction des cultures de rente comme le café et le cacao a progressivement supplanté les activités traditionnelles. L’importation de fer européen a conduit au déclin, voire à la disparition, de la forge en pays Baoulé à partir des années 1920. Cette transition représente un passage d’un système économique fondé sur des valeurs symboliques et sociales à un modèle purement capitaliste. Les biens, jadis acquis pour leur usage ou leur prestige, ont été remplacés par des produits commerciaux et une logique de marché.

Néanmoins, l’économie moderne du département de Didiévi continue de reposer en partie sur ses ressources traditionnelles. Des projets de développement se concentrent sur la production de la tomate, de la noix de cajou, du riz et sur la pisciculture. L’exploitation aurifère demeure une activité significative dans la région du projet Didievi, avec une augmentation notable des ressources aurifères ces dernières années.

6. Expressions culturelles, croyances et rites

6.1. Croyances et syncrétisme

Les N’zikpli, à l’instar des Baoulé en général, croient en un dieu créateur suprême, intangible et inaccessible, appelé Nyamien. Le panthéon spirituel comprend également le dieu de la terre, Assiè, qui contrôle les hommes et les animaux, ainsi que les esprits ou Amuen, dotés de pouvoirs surnaturels. L’au-delà (blôlô) est le domaine des êtres supranaturels et des âmes des ancêtres. Une vénération particulière est vouée à l’or, qui n’est pas seulement un bien matériel, mais aussi une divinité soucieuse du bien-être de ses fidèles. L’analyse des sources indique une coexistence de la religion traditionnelle avec le christianisme.

6.2. Le système des interdits (bēcī)

Un élément central de la culture N’zikpli est le système des interdits, ou bēcī, un concept qui se traduit littéralement par « interdit » et renvoie à tout ce qui est sacré et prohibé. Ce système n’est pas un ensemble de règles arbitraires, mais une forme de préservation de l’environnement ancrée dans la cosmogonie du peuple.

Tableau 2 : Exemples d’interdits traditionnels N’zikpli (bēcī)
Catégorie d’interdit Élément prohibé Localisation ou contexte Signification culturelle / spirituelle
Faune Poisson-silure Eaux sacrées de sɛklɛ et de lolo nzwe (Didiévi) Espèce sacrée à préserver
Faune Gazelle N’zikpli N’gbedressou (Didiévi) Espèce sacrée à préserver
Faune Crocodiles Le fleuve Kan Espèce sacrée à préserver
Faune Oiseaux tisserands (jaune-noirs) Espèce sacrée à préserver
Flore Fromager (nɲɛ̃) Forêt sacrée de N’gbedressou Arbre sacré, abrite des esprits protecteurs, équilibre environnemental
Flore Baobab (flɔ̃ndɔ̃) Forêt sacrée de N’gbedressou Arbre sacré, participe à l’équilibre environnemental
Flore Iroko (àlà) Support de croyances, abrite des esprits protecteurs

Ce système démontre une symbiose entre les N’zikpli et leur environnement physique. Les interdictions ne servent pas seulement un but rituel, mais aussi une fonction pratique de conservation.

6.3. Rites et artisanat

Les expressions culturelles des N’zikpli s’inscrivent dans l’héritage Baoulé et Akan. Les danses traditionnelles, telles que le Goly (emprunté aux voisins Wan) et l’Adjémlé, sont des aspects importants de leurs célébrations. L’artisanat est riche et varié, incluant la sculpture, la fabrication de bijoux, de poids à peser l’or et de pagnes. Les pagnes baoulé, qui font partie du patrimoine culturel et dont l’État ivoirien a initié la reconnaissance en Indication Géographique Protégée, sont fabriqués selon cinq types principaux.

Les objets d’art ne sont pas de simples ornements, mais des symboles de pouvoir et des réceptacles d’esprits. Une sandale royale ou un siège, par exemple, peut être imprégné d’un pouvoir magique ou spirituel, et sert à glorifier un ancêtre divinisé ou à lutter contre la sorcellerie. L’intégration du sacré dans des objets d’usage ou de prestige quotidiens montre l’absence de distinction stricte entre le monde spirituel et le monde physique, une caractéristique fondamentale de la vision du monde N’zikpli et Baoulé.

Tableau 3 : Les noms de naissance baoulé
Jour de naissance Nom de garçon Nom de fille
Lundi Kouassi Akissi
Mardi Kouadio Adjoua
Mercredi Konan Amlan
Jeudi Kouakou Ahou
Vendredi Yao Aya
Samedi Koffi Affoué
Dimanche Kouamé Amoin

Noms spéciaux selon les circonstances : le neuvième enfant d’une même mère s’appelle N’goran, le dixième Brou, et le onzième Loukou. Un enfant né après des jumeaux est un Amani, tandis que les jumeaux sont appelés N’da.

7. Profil linguistique : Le dialecte baoulé-N’zikpli

Le baoulé est une langue africaine appartenant à la famille des langues Akan (ou Tano central), qui fait elle-même partie du grand groupe linguistique Kwa. Le baoulé-N’zikpli, bien que faisant partie de cette langue commune, possède ses propres nuances dans la prononciation et le ton, comme c’est le cas pour les autres sous-groupes baoulé.

Des études morphologiques et syntaxiques récentes se sont concentrées sur des caractéristiques spécifiques du dialecte N’zikpli, notamment le processus de la réduplication adjectivale. Cette particularité linguistique, qui s’applique à la majorité des racines adjectivales, est un processus de dérivation qui permet d’exprimer des valeurs d’intensité ou de pluralité. La distinction entre le verbe et l’adjectif en N’zikpli est souvent imprécise, et certains verbes peuvent fonctionner comme des adjectifs.

L’importance de la langue dépasse la simple communication pour s’inscrire dans un cadre culturel plus large. La tradition orale est très forte, et l’utilisation de proverbes est un moyen important de transmission du savoir. Ces proverbes, riches en onomatopées et en figures de style, résument des leçons de vie et des philosophies profondes, comme « Un morceau de bois tombé dans l’eau ne devient pas un poisson ».

8. Conclusion : Les N’zikpli dans le paysage ivoirien moderne

L’analyse de l’histoire, de la culture et de la structure sociale des N’zikpli révèle un peuple dont l’identité est un riche amalgame de persévérance et d’adaptation. Les N’zikpli ont su faire face à des pressions externes significatives, du bouleversement causé par la présence de Samory Touré qui a paradoxalement intégré leur économie dans de nouvelles sphères, à la marginalisation orchestrée par la politique d’enclavement coloniale. Ce passage d’une société de transit dynamique à une enclave isolée a marqué durablement leur trajectoire, tout en mettant en lumière la résilience de leur organisation interne.

Leur structure sociale, bien qu’ancrée dans l’idéologie matrilinéaire, fait preuve d’une fluidité pragmatique qui a permis à la communauté de s’adapter aux changements tout en préservant son identité. De même, leur économie a évolué d’un système traditionnel de subsistance et de prestige à une participation à l’économie de marché moderne, tout en conservant une connexion spirituelle avec des ressources ancestrales comme l’or. La culture N’zikpli continue de s’appuyer sur une vision du monde où le sacré et le profane sont intrinsèquement liés, comme en témoigne le système des interdits (bēcī) qui protège l’environnement au nom du sacré.

L’héritage des N’zikpli est non seulement une composante essentielle de l’histoire baoulé, mais aussi une pierre angulaire de l’histoire de la Côte d’Ivoire. La filiation de Félix Houphouët-Boigny avec ce sous-groupe témoigne de leur importance et de leur rôle durable dans la construction de la nation ivoirienne. En dépit de l’enclavement historique, le dynamisme actuel du département de Didiévi et la persistance de leur identité culturelle et linguistique garantissent aux N’zikpli une place bien vivante dans le paysage ivoirien contemporain.

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