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Sakassou : Capitale Historique, Cœur Spirituel et Symbole d’Unité du Peuple Baoulé de Côte d’Ivoire

La ville de Sakassou, située au cœur de la Côte d’Ivoire dans la région du Gbêkê, n’est pas une simple entité administrative. Avec une population estimée à plus de 69 386 habitants en 2021 sur une superficie de 1100 km² , elle incarne la double identité du pays, superposant la structure étatique moderne (préfecture, sous-préfecture, mairie) au cœur d’une royauté traditionnelle séculaire. Son importance pour le peuple Baoulé, l’un des principaux groupes ethniques ivoiriens, est d’une profondeur qui transcende sa localisation géographique. Sakassou est le sanctuaire de l’identité baoulé, un point d’ancrage de la mémoire collective qui relie un peuple à ses mythes fondateurs, à son pouvoir politique, et à son héritage culturel. Ce rapport se propose d’examiner en détail l’histoire de la ville et son rôle multifacette en tant que capitale traditionnelle, centre de pouvoir et carrefour culturel du peuple Baoulé.
1.1. L’Exode et le Sacrifice : La Légende d’Abla Pokou
L’histoire de Sakassou et du peuple Baoulé est intrinsèquement liée à la figure mythique de la reine Abla Pokou, une princesse du puissant royaume Ashanti, situé dans le Ghana actuel. Au XVIIIe siècle, des guerres de succession éclatèrent à Kumasi, la capitale de l’empire, poussant Abla Pokou et ses fidèles à fuir vers l’ouest pour échapper à un conflit fratricide. Leur long et difficile exode prit fin sur les rives infranchissables du fleuve Comoé, alors que leurs poursuivants se rapprochaient dangereusement. Pour obtenir la permission de traverser le fleuve, un prêtre consulta l’esprit du Comoé et informa la reine qu’il fallait sacrifier ce qui était le plus cher à son peuple.
Sans hésiter, Abla Pokou fit l’offrande la plus noble et la plus douloureuse qui soit : elle jeta son unique fils dans les eaux du fleuve. Selon la légende, des hippopotames apparurent alors et formèrent un pont vivant, permettant au peuple de traverser. Une fois sur l’autre rive, submergée par le deuil et le soulagement, la reine s’écria « Ba ouli! », ce qui signifie « l’enfant est mort » en langue Baoulé. Cette expression devint le nom de son peuple. Le récit de ce sacrifice n’est pas une simple anecdote historique ; il est le fondement idéologique de l’identité baoulé. Il établit la figure de la femme non seulement comme leader, mais aussi comme l’ultime protectrice de la communauté, prête à sacrifier ses liens les plus sacrés pour la survie du groupe. Cette légende consacre la puissance féminine et justifie le système matriarcal qui régit la royauté et la société Baoulé.
1.2. La Fondation d’une Capitale : Akawa, Cœur du Royaume
L’exode d’Abla Pokou prit fin dans un lieu qui allait devenir le cœur spirituel et politique du royaume Baoulé : le village d’Akawa. C’est là que la première capitale fut fondée, et le site a conservé jusqu’à ce jour son statut de dépositaire de la mémoire et des traditions du peuple. Akawa n’est pas une simple localité, mais un véritable sanctuaire. Le village est le gardien des archives orales, des techniques ancestrales de momification et d’inhumation, et surtout, des symboles fondamentaux de la royauté.
Parmi ces symboles figurent le tabouret royal, qui est le trône, le cimeterre, le Djabah (poids pour l’or) et le Klin-Kpli (grand tambour parleur). La conservation de ces objets sacrés à Akawa, plutôt qu’à la résidence actuelle du roi à Sakassou, révèle une distinction cruciale entre le pouvoir institutionnel et le pouvoir personnel. Akawa incarne la continuité sacrée de la royauté, un point d’ancrage immuable qui transcende l’individu au pouvoir et garantit la légitimité de la lignée. C’est à Akawa également que se trouve la forêt sacrée de Niamonou, où la reine Abla Pokou a été inhumée, consolidant ainsi le lien indéfectible entre le lieu, le mythe fondateur et la royauté.
1.3. L’Étymologie de Sakassou : Un Nom Ancré dans le Sacrifice
Le nom de la ville de Sakassou est, tout comme celui du peuple Baoulé, profondément enraciné dans l’histoire de sa fondation et du sacrifice. Certaines sources étymologiques affirment que « Sakassou » dérive des mots baoulés « Saka » (corps du cadavre) et « Sou » (sur), ce qui se traduirait par « sur le cadavre de la reine ». Cette version s’appuie sur la notion d’une sépulture royale fondatrice. D’autres récits historiques suggèrent que le nom signifie plutôt « lieu des funérailles, » en souvenir de l’enterrement de l’enfant sacrifié par Abla Pokou.
La divergence entre ces deux versions du nom n’est pas une simple contradiction, mais plutôt une illustration de la richesse et de la profondeur de l’histoire orale. Indépendamment de l’interprétation exacte, les deux étymologies convergent sur un point central : la ville a été consacrée par un événement funéraire ou par un sacrifice humain. Cette origine confère à Sakassou une signification spirituelle singulière. La ville est un lieu né du deuil et de la mort, mais dont la fondation a permis la continuation et la survie d’un peuple. Elle symbolise ainsi la renaissance qui peut émerger de la douleur et du sacrifice, un thème récurrent et central dans l’identité baoulé.
Partie II : Le Pilier de la Royauté et du Pouvoir Baoulé
2.1. L’Organisation Politique Traditionnelle : Un Système Matriarcal Sacré
Le peuple Baoulé, qui fait partie du grand groupe Akan, est réputé pour son organisation politique traditionnellement matriarcale, un système où les droits des femmes sont considérés comme sacrés. Cette structure n’est pas une simple coutume de succession, mais un pilier de la gouvernance et de la cohésion sociale. La femme est considérée comme l’âme de la société baoulé, un symbole de puissance et un refuge pour la communauté. Son pouvoir se manifeste dans des rôles concrets, comme celui de cheffe de village, ou de reine, comme ce fut le cas pour Akoua Boni qui a régné depuis le palais de Sakassou.
La puissance des femmes baoulés est également invoquée et matérialisée à travers des rituels sacrés. Le culte de l’Adjanou, par exemple, est une danse rituelle au cours de laquelle les femmes, en s’exposant, invoquent leur puissance pour conjurer les mauvais sorts qui menacent la communauté. Cet acte de pouvoir rituel n’est pas purement symbolique ; il a des conséquences directes sur la vie du peuple. La tradition orale rapporte que c’est grâce à cette danse que les femmes ont obtenu la libération de leurs hommes emprisonnés par les colons à Grand-Bassam. Cela démontre que le matriarcat baoulé est un système de pouvoir actif et fonctionnel, qui complète l’autorité masculine par une dimension spirituelle et morale jugée essentielle pour la survie et la protection du peuple.
2.2. Le Siège du Royaume : Fonctions et Symboles Royaux
Sakassou, en tant que capitale traditionnelle du peuple Baoulé, est le siège de la royauté et le centre névralgique du pouvoir coutumier. Bien que le roi réside dans la ville, la légitimité de son autorité est intrinsèquement liée aux symboles et artefacts sacrés conservés au village d’Akawa. Ces symboles ne sont pas de simples ornements, mais des incarnations physiques de l’autorité, de la richesse et de l’héritage baoulé. Le tabouret royal, par exemple, représente l’autorité suprême du trône. Le Djabah, qui sont des poids pour l’or, symbolise le culte voué par les Baoulés à l’or, un métal qui est la marque de l’héritage, de l’opulence et du pouvoir. De plus, le
Klin-Kpli, un grand tambour parleur, est un instrument de communication qui incarne la voix de la royauté et la mémoire du royaume.
La préservation de ces objets à Akawa renforce l’idée que l’autorité royale est une institution qui transcende les individus. Elle est le lien vivant entre les ancêtres, le roi actuel et les générations futures. Cette distinction entre le pouvoir temporel, visible à Sakassou, et le pouvoir sacré, conservé à Akawa, est un mécanisme de stabilité qui permet au royaume de traverser les périodes de crise et de maintenir sa légitimité profonde, enracinée dans le mythe et la tradition.
2.3. La Royauté à l’Épreuve du Temps : Crises de Succession et Dynastie Contemporaine
Le système de royauté baoulé, bien qu’ancré dans une tradition ancestrale, doit s’adapter aux dynamiques de l’époque contemporaine. La mort de la reine Nanan Akoua Boni II en 2024 a ouvert une période de transition. Le 17 juin 2024, Nanan Kouakou Djè II, également connu sous le nom de Nanan Maxime Kouadio, a été intronisé comme 14e roi du royaume Baoulé. Son intronisation a été menée selon les us et coutumes traditionnels, et il a reçu l’allégeance des chefs de canton, avant de présenter le procès-verbal de son intronisation au préfet de Sakassou, illustrant une reconnaissance formelle par l’administration moderne.
Cependant, cette succession n’a pas fait l’objet d’un consensus total. Une crise de royauté a éclaté, menant à la tenue d’un conclave de dignitaires et de « cadres » du pays Baoulé à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire. Ces leaders ont publiquement affirmé que le roi légitime est « Ôtimi Kassi Anvo Michel et personne d’autre », une figure déjà mentionnée comme roi des Baoulés en 2020. La tenue d’un tel événement en dehors du territoire traditionnel de Sakassou et la participation de « cadres » (élites modernes) illustrent une tension fondamentale. La légitimité de la royauté est désormais négociée non seulement sur le terrain des rituels traditionnels, mais aussi dans le champ d’influence de la politique moderne. Cela démontre que la royauté baoulé est une institution vivante, dont l’autorité est constamment redéfinie entre les mécanismes de la tradition et les réalités de l’État ivoirien. La table ci-dessous présente une synthèse des figures et des événements liés à la récente succession royale à Sakassou, en éclairant les divergences et les faits constatés.
Tableau 1 : Chronologie de la Succession Royale Récente à Sakassou
| Figure Royale | Titre/Rôle revendiqué | Dates clés | Source(s) | Notes |
| Nanan Akoua Boni II | Reine des Baoulés | Décédée en 2024 | Mentionnée comme la défunte reine du royaume Baoulé, sa mort a déclenché la crise de succession. | |
| Nanan Kouakou Djè II | 14e roi du royaume Baoulé | Intronisé le 17 juin 2024 | Fils de la défunte reine, intronisé selon la tradition baoulé. Il a reçu l’allégeance des chefs de canton et a officialisé son intronisation auprès des autorités administratives. | |
| Ôtimi Kassi Anvo Michel | Roi légitime des Baoulés | Conclave de juin 2024 | Sa légitimité est affirmée par un conclave de dignitaires et de cadres. Il est également mentionné comme le roi des Baoulés en 2020. |
Partie III : Sakassou, carrefour des Résistances et des Transformations
3.1. Une Résistance Féroce : La Guerre contre la Pénétration Française
Sakassou et la région environnante ont joué un rôle central dans la résistance féroce du peuple Baoulé face à la pénétration coloniale française. Alors que la colonie de Côte d’Ivoire a été officiellement proclamée en 1893 , le contrôle effectif sur le territoire baoulé n’a pas été une tâche facile pour les colons. Les Baoulés, en particulier les guerriers N’gban, ont opposé une résistance acharnée qui a duré jusqu’en 1910.
La résistance ne s’est pas limitée à des affrontements militaires directs. Les Baoulés ont utilisé une gamme de tactiques de guérilla, démontrant une adaptation stratégique à la supériorité d’armement des Français. On peut citer la tactique de la terre brûlée, la désertion des villages pour priver l’ennemi de ressources, les attaques surprises et ciblées, et le recours au mysticisme pour se protéger et intimider l’adversaire. L’opposition a été en grande partie motivée par le refus des exigences coloniales, notamment l’imposition du portage, que les Baoulés considéraient comme une atteinte à leur liberté individuelle. Cette résistance prolongée et multifacette témoigne de la résilience et de la cohésion d’une société qui a puisé dans ses valeurs traditionnelles et ses croyances pour se défendre contre une force envahissante.
3.2. De la Tradition à la Modernité : Administration et Dynamiques Sociales
Aujourd’hui, Sakassou est une ville moderne administrée par un préfet, un sous-préfet et un maire, et divisée en trois sous-préfectures : Sakassou, Toumodi-Sakassou et Ayaou-Sran. Elle coexiste avec ses structures traditionnelles de pouvoir et de valeurs. Cette dualité n’est pas sans friction. La ville a récemment été le théâtre de violences et de pillages, que les leaders locaux attribuent à la « division » et à la manipulation des jeunes. La réponse apportée à cette crise n’a pas été uniquement l’application de la loi par les autorités étatiques. Au contraire, le général de division a appelé les populations, en particulier les jeunes, à un « retour aux valeurs du royaume Baoulé » pour ramener le calme.
Cette dynamique révèle un phénomène sociopolitique plus large : la légitimité des institutions traditionnelles baoulés persiste, en dépit de la présence d’une administration moderne. En période de crise, ce sont les valeurs et les structures coutumières qui sont invoquées comme la solution ultime pour restaurer la cohésion sociale et la paix. La ville de Sakassou est ainsi un microcosme des défis et des opportunités de la Côte d’Ivoire moderne, où la tradition et la modernité ne sont pas en opposition, mais cohabitent, offrant des ressources différentes pour la gouvernance et le développement du pays.
Partie IV : Le Rayonnement Culturel et Économique de Sakassou
4.1. Un Patrimoine Vivant : Danses et Rituels Baoulé
La culture baoulé est riche en danses et rituels qui sont des expressions vivantes d’une spiritualité profonde. Sakassou et ses environs sont les gardiens de ce patrimoine. Le goli, par exemple, est une danse sacrée du peuple Baoulé, et les masques qui y sont associés, tels que le Goli Glin et le Bo Nu Amuin, sont considérés comme des « objets spirituels puissants ». Le
Bo Nu Amuin est dansé en période de trouble pour protéger le village et lors des funérailles pour aider les défunts à devenir des esprits protecteurs. Ces danses ne sont pas de simples représentations artistiques ; elles sont des actes de communication avec les divinités et les ancêtres, des rituels de régulation sociale et des instruments de protection pour la communauté. Le
adjémlé, qui est dansé spécifiquement à Sakassou et Diabo, ainsi que le kôtou et l’adjoss, démontrent la diversité et la profondeur de cet héritage chorégraphique et spirituel. La vie culturelle de Sakassou est ainsi une manifestation de l’identité baoulé, où chaque mouvement et chaque masque a une signification précise et une fonction rituelle.
Tableau 2 : Danses Traditionnelles Baoulé de Sakassou et Environs
| Nom de la danse | Description | Lien avec Sakassou/Région | Source(s) |
| Goli | Danse sacrée du peuple Baoulé. Comprend divers masques, dont le Goli Glin et le Bo Nu Amuin. | Dansée par les Baoulés de Béoumi et d’autres régions. | |
| Adjemlé | Danse associée au peuple Baoulé. | Spécifiquement dansée à Sakassou et Diabo. | |
| Kôtou | Danse similaire à l’Adjemlé. | Dansée dans les régions de Tiébissou et de Yamoussoukro. | |
| Adjoss | Danse répandue dans toutes les régions baoulées. | Dansée dans toutes les régions baoulées. | 4.2. L’Art de la Terre : Le Village de Potiers de Tanou Sakassou |
Le rayonnement culturel de Sakassou s’étend au-delà de la danse et de la royauté. Le village de potiers de Tanou Sakassou, situé à une dizaine de kilomètres de Bouaké, est un « fleuron de la poterie ivoirienne ». Ce village est le dépositaire d’un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération, principalement par les femmes. Le processus de fabrication de la poterie est un art en soi, de la réduction de l’argile en poudre au façonnage à la main, en passant par une double cuisson qui confère aux pièces leur couleur et leur durabilité uniques.
La poterie de Tanou Sakassou contribue de manière significative à l’économie locale. Les potières s’organisent en coopératives pour produire et vendre une grande variété de pièces, allant des ustensiles de cuisine traditionnels aux grandes céramiques décoratives. Cet artisanat attire les touristes de passage, malgré un manque de visibilité qui constitue un défi pour le développement. Le village de potiers de Tanou Sakassou est un exemple remarquable de la manière dont la tradition peut être un moteur de développement économique et de préservation de l’identité, en s’ouvrant au marché moderne tout en honorant un savoir-faire séculaire.
4.3. L’Unité par la Culture : L’Impact des Festivals Culturels
Face aux défis contemporains, les événements culturels sont devenus des outils stratégiques pour promouvoir l’unité et la fierté collective. Le Festival Abla Pokou, par exemple, vise explicitement à « favoriser une connaissance plus approfondie de l’histoire et de la culture Baoulé » et à réhabiliter le patrimoine culturel qui a souffert de la dégradation et des crises. De même, le Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA), qui se tient à Sakassou, se positionne comme un « catalyseur de renaissance culturelle ». Le festival a pour but de transcender les divisions internes pour « construire une identité baoulé collective, moderne et solidaire ».
Ces festivals ne sont pas de simples célébrations nostalgiques du passé, mais des initiatives proactives pour faire face aux problèmes sociaux et politiques de la modernité. En réunissant la communauté autour de ses mythes fondateurs, de ses valeurs communes et de ses expressions artistiques, ils permettent de créer un pont entre le passé et le futur. La culture devient ainsi un puissant vecteur d’unité et un instrument pour bâtir une nation unifiée et résiliente, ancrée dans ses traditions tout en regardant vers l’avenir.
Conclusion : Sakassou, entre Mémoire et Avenir
Sakassou est bien plus qu’une ville de la Côte d’Ivoire. Elle est le centre historique, spirituel et politique d’un peuple. De la légende fondatrice d’Abla Pokou à l’étymologie de son nom, tout dans son histoire est marqué par le sacrifice et la renaissance. En tant que dépositaire des symboles royaux et siège d’un matriarcat sacré, la ville incarne la légitimité d’une royauté qui a su naviguer entre la résistance farouche à la colonisation et les crises de succession contemporaines. La coexistence de structures administratives modernes et d’une autorité coutumière encore profondément respectée révèle une dynamique unique, où la tradition est non seulement préservée, mais aussi invoquée pour résoudre les maux de la modernité.
Le rayonnement de Sakassou s’étend également à son riche patrimoine culturel et économique. Du caractère fonctionnel des danses traditionnelles aux festivals qui servent d’outils de réconciliation, en passant par l’artisanat de la poterie qui lie l’héritage ancestral au développement économique, la ville est un exemple vivant de résilience. Sakassou est un témoignage puissant du fait qu’un peuple peut honorer son passé et se projeter dans l’avenir en puisant sa force dans les récits, les rituels et les traditions qui ont façonné son identité.




