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Rapport d’Expertise sur le Peuple Akouè de Côte d’Ivoire

1. Introduction : L’Identité et l’Appartenance Ethnique des Akouè
Les Akouè constituent un groupe ethnique ivoirien, reconnu comme un sous-groupe du peuple Baoulé. Leur présence est historiquement et géographiquement concentrée autour de la ville de Yamoussoukro, qui est la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Ce positionnement stratégique confère une importance particulière à ce sous-groupe au sein de la nation ivoirienne.
L’appartenance des Akouè s’inscrit dans un ensemble ethnolinguistique plus vaste, celui du grand groupe Akan, qui représente environ 38,0 % de la population ivoirienne en 2021. L’histoire des Akans est marquée par un lien originel avec le puissant royaume Ashanti, situé dans l’actuel Ghana, d’où proviennent de nombreux groupes migrants.
Bien qu’ils partagent une langue commune avec des variations tonales et de prononciation, ainsi qu’un riche héritage culturel avec les autres sous-groupes baoulé (tels que les Nanafouè, les Oualébo, ou les Faafwè), les Akouè possèdent une identité distincte, en partie forgée par leur localisation et leur histoire. L’influence politique et la visibilité des Akouè sont inextricablement liées à la figure de Félix Houphouët-Boigny, premier président de la République de Côte d’Ivoire, qui était issu de ce sous-groupe. Ce lien historique a façonné leur rôle central dans la vie politique et sociale contemporaine du pays.
2.1 Les racines ancestrales et le récit de la migration
Les origines des Akouè sont ancrées dans une série de migrations complexes et de récits fondateurs qui se superposent. Avant leur installation définitive en Côte d’Ivoire, ils étaient connus sous le nom d’Akpatifouè, un nom d’origine Guan qui signifie littéralement « celui qui tire le fusil pour en faire le feu ». Ce nom témoigne d’une ancienne identité guerrière ou d’une maîtrise d’une technologie alors novatrice, et il met en lumière leur origine Guan, l’un des premiers groupes ethniques à s’établir dans la région.
La présence des Akpatifouè sur le territoire ivoirien est le résultat d’une dynamique migratoire déclenchée au XVIIe siècle par les guerres hégémoniques du royaume d’Akwamu dans la Basse vallée de la Volta. Fuyant l’asservissement et l’esclavage, ces peuples ont entamé un long périple vers l’ouest, cherchant des terres paisibles et sécuritaires. L’itinéraire suivi, bien que partiellement documenté, indique qu’ils ont traversé le fleuve Comoé pour s’enfoncer dans la forêt du Bas-Bandama.
Leur parcours d’installation a été progressif et marqué par plusieurs étapes. Le premier site d’établissement des Akpatifouè en Côte d’Ivoire fut Ores Krobou. Cependant, la tyrannie du roi Adjé Menimbou de cette localité a provoqué leur dispersion, les poussant à s’établir dans diverses régions du sud et du centre du pays, notamment autour de Bouaké, Taabo et Dabou. Cette dispersion a été un facteur clé de leur intégration dans plusieurs sous-groupes ethniques, incluant le peuple Baoulé, qui s’est massivement installé dans le sud de son territoire seulement au XIXe siècle.
2.2 La superposition des récits d’origine : mythe et histoire
L’histoire des Akouè ne peut être entièrement comprise sans analyser la coexistence de deux récits d’origine distincts. D’une part, il y a le récit scientifique de la migration des Akpatifouè-Guan, documentée comme ayant eu lieu au XVIIe siècle. D’autre part, il y a le récit mythique fondateur des Baoulé, menés par la Reine Pokou, qui aurait sacrifié son enfant pour traverser un fleuve au XVIIIe siècle. Loin d’être une contradiction, la superposition de ces deux récits révèle la nature composite de l’identité baoulé.
La migration des Akpatifouè a précédé l’exode d’Abla Pokou. Cela suggère que le peuple Baoulé n’était pas une entité ethnique préexistante et monolithique. Il s’est formé au fil du temps par l’agrégation de différents groupes migrants, comme les Akpatifouè d’origine Guan, et par l’intégration de peuples « autochtones » qu’ils ont rencontrés et parfois dominés, comme les Gouro et les Krobou. L’histoire de la Reine Pokou et le sacrifice de son fils sont devenus le mythe fondateur fédérateur, fournissant une narration commune et une cohésion culturelle à des groupes aux origines diverses. Ainsi, le lien Akouè-Baoulé est à la fois une histoire d’origine commune et un processus dynamique d’intégration et d’assimilation qui s’est déroulé sur plus d’un siècle.
3. Organisation Sociale et Politique
3.1 La dualité du pouvoir : Egalitarisme et monarchie
L’organisation sociopolitique des Baoulé, et par extension des Akouè, présente une dualité fascinante. D’un côté, elle est souvent décrite comme « acéphale » et « égalitaire », où chaque village jouit d’une autonomie et est dirigé par un conseil des anciens. Il est même rapporté que, dans ce cadre, les esclaves pouvaient participer aux « palabres » ou discussions. D’un autre côté, le peuple est uni par un royaume centralisé dont le siège se trouve à Sakassou. Ce royaume est dirigé par un roi, Nanan Kassi Anvo, qui est entouré de plus de 300 chefs traditionnels.
Cette apparente contradiction peut être mieux comprise comme un système de pouvoir complexe et stratifié. L’autorité décentralisée des villages et des cantons coexiste avec l’autorité symbolique et unificatrice du roi de Sakassou. L’égalité mentionnée se manifeste surtout à l’échelle locale, au sein des communautés villageoises, où la prise de décision est collégiale. Parallèlement, le roi et la chefferie traditionnelle incarnent une autorité symbolique qui rassemble les différents sous-groupes baoulé sous une bannière commune, conférant un sentiment d’unité culturelle et de cohésion. L’existence de cette autorité monarchique, avec sa « chaise royale » à Sakassou, réfute l’idée d’une société purement acéphale et met en lumière un équilibre subtil entre une structure centralisée et une forte autonomie locale.
3.2 Le rôle des femmes et les dynamiques de pouvoir
Une caractéristique notable de la société baoulé est la place éminente accordée aux femmes. Elles peuvent parfois accéder à la fonction de cheffe de village, et le royaume de Sakassou lui-même a été dirigé par une reine, Akoua Boni. Cette réalité contredit le modèle patriarcal souvent associé aux structures traditionnelles africaines et témoigne d’un rôle historique et social central pour les femmes.
Les dynamiques de pouvoir, tant traditionnelles que modernes, sont également sujettes à des tensions. Le conflit judiciaire pour la chefferie du canton Akouè, qui a vu la justice étatique confirmer le chef Thiam Augustin Boigny en tant que Nanan Boigny N’dri III, illustre la complexité de l’autorité coutumière à l’ère contemporaine. Les chefs traditionnels, comme Nanan Boigny N’dri III et Nanan Koba II du canton Nanafouè, ne sont pas de simples figures symboliques. Ils continuent de jouer un rôle politique actif, comme le prouve leur soutien public à des personnalités politiques ivoiriennes.
4. Héritage Culturel et Traditions Vives
L’identité culturelle des Akouè est riche et se manifeste à travers divers aspects, allant de l’onomastique aux rituels de passage.
4.1 La science des noms baoulé
Le système d’attribution des noms baoulé est loin d’être anodin ; il constitue un véritable état civil ancestral, qui est malheureusement en péril aujourd’hui. Les noms sont attribués selon des règles précises qui codifient l’identité et l’histoire de l’individu et de sa famille. Une pratique remarquable veut que le prénom d’un père devienne le nom de famille de ses enfants, une stratégie ingénieuse pour préserver les lignées sans les confondre.
Les noms sont principalement déterminés par:
- Le jour de naissance :
- Lundi: Kouassi (garçon), Akissi (fille)
- Mardi: Kouadio (garçon), Adjoua (fille)
- Mercredi: Konan (garçon), Amenan (fille)
- Jeudi: Kouakou (garçon), Ahou (fille)
- Vendredi: Yao (garçon), Aya (fille)
- Samedi: Koffi (garçon), Affoué (fille)
- Dimanche: Kouamé (garçon), Amoin (fille)
- La position dans la fratrie :
- 3ème enfant du même sexe : N’guessan (N’san)
- 4ème enfant du même sexe : N’dri
- 9ème enfant d’une même mère : N’goran
- Jumeaux : N’da
- Enfant né après des jumeaux : Amani
- Les circonstances de naissance :
- Né la tête en bas : Ahoutou
- Inspirant la quiétude/né dans la paix : Allaly
- Né pendant que la mère était absente : Atoumgbré
Cette « science » des noms est plus qu’une simple tradition ; c’est un moyen puissant de maintenir la traçabilité des familles, d’honorer la mémoire des parents et de transmettre un patrimoine culturel et généalogique.
4.2 Artisanat et symbolisme de l’or
Les Baoulé sont réputés pour leur artisanat, notamment la sculpture, la vannerie, la poterie, et surtout le tissage des pagnes. Les Akouè et les Ahitou de la région de Yamoussoukro et de Tiébissou sont considérés comme les meilleurs producteurs de pagnes « baouwlé Tanni ». L’artisanat baoulé a acquis une renommée internationale, notamment pour ses masques et statuettes, qui sont considérés comme l’une des réussites les plus achevées de l’art africain.
Un aspect central de leur culture matérielle est le culte voué à l’or. Ce métal est bien plus qu’une simple marchandise ; il est un symbole d’héritage, d’opulence et de pouvoir. Les objets emblématiques comme les poids à peser l’or et les bijoux décorés témoignent de cette vénération. Il est considéré que l’or ne doit pas être volé, mais plutôt mérité, ce qui souligne son importance rituelle et sociale.
Les traditions baoulé sont rythmées par de nombreux rituels, marquant les étapes clés de la vie. Le rite Atovlê chez les Baoulé-Agba, par exemple, est une cérémonie de passage à l’âge adulte pour les jeunes filles, célébrant l’arrivée de leurs premières règles. Bien que les variantes chez les Akouè ne soient pas explicitement décrites, la nature unitaire de la culture baoulé suggère fortement l’existence d’une pratique similaire, adaptée aux spécificités locales. Le rite
Atovlê comporte des étapes précises, du « baptême d’eau » au lavage, en passant par le « jeu » public (N’dolo), qui symbolisent la transition de l’adolescente vers la femme.
Le mariage est perçu comme une alliance entre deux familles plutôt que deux individus. La dot, bien que variable selon les tribus, inclut des éléments symboliques comme des bouteilles de liqueur, du sel, des bijoux et de l’argent. Il existe deux types de mariage : le mariage noble (Agoua), indissoluble et patrilinéaire, et le mariage ordinaire, plus simple et matrilinéaire, où la femme conserve ses liens avec sa famille d’origine.
Les rituels funéraires sont d’une importance capitale. Chez les Akan, dont les Baoulé font partie, le défunt ne disparaît pas mais rejoint le « pays des ancêtres ». Des funérailles sont organisées pour assurer cette transition spirituelle. La toilette mortuaire est un rite précis, avec des gestes répétés trois fois pour les hommes et quatre fois pour les femmes. Des libations sont faites aux ancêtres, et des offrandes de nourriture et de boisson sont déposées sur la tombe pour le voyage du défunt dans l’au-delà.
5. Économie et Livelihoods
L’économie du peuple Akouè a connu une évolution significative, passant d’une base de subsistance à une économie de rente, avec des conséquences sociales et politiques profondes.
5.1 Pratiques économiques traditionnelles et transition
Historiquement, les ancêtres des Akouè, les Akpatifouè, vivaient de la cueillette de plantes sauvages (dont le bolouo, une sorte d’igname), de la chasse et de l’exploitation du vin de palme. Le commerce traditionnel jouait également un rôle. Les Baoulé pratiquaient le troc d’or et de pagnes contre du sel lagunaire et des armes à feu avec les peuples côtiers. Ces échanges étaient subordonnés aux activités agricoles et aux saisons, et s’organisaient souvent en « expéditions » plutôt qu’en marchés formels.
L’économie baoulé a connu une transformation majeure avec l’avènement des grandes plantations de café et de cacao, notamment dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Cette transition a entraîné d’importants mouvements migratoires des Baoulé vers ces « fronts pionniers agricoles » à partir des années 1970.
5.2 Le principe de la terre et ses conséquences
Le principe houphouëtien selon lequel « la terre appartient à celui qui la met en valeur » a été un facteur déterminant dans cette expansion. Ce principe a permis aux migrants baoulé d’acquérir des droits fonciers grâce à l’institution du « tutorat », un système qui établit des liens de dépendance avec les propriétaires terriens.
Cependant, le manque de terres disponibles et la baisse des cours du cacao et du café ont fragilisé ces accords. Les tensions foncières latentes se sont transformées en conflits ouverts, exacerbés par les enjeux politiques nationaux post-Houphouët-Boigny. Ces conflits, d’abord interethniques, se sont focalisés sur les migrants ouest-africains, « oubliant » parfois les planteurs baoulé. Cette situation a mené à un phénomène d’inversion des flux migratoires : de nombreux Baoulé ont commencé à retourner vers leurs régions d’origine, marquant un changement profond dans les stratégies de survie et d’expansion traditionnelles.
6. Croyances et Spiritualité
La vie spirituelle des Akouè, comme celle des autres peuples Akan, est un mélange de traditions ancestrales et de religions monothéistes importées.
6.1 Le panthéon traditionnel Akan
Les Baoulé croient en un Dieu créateur suprême, Nyamien, qui est à la fois intangible et inaccessible. Le panthéon traditionnel inclut également le dieu de la terre,
Assiè, qui contrôle les hommes et les animaux, ainsi que des esprits ou Amuen dotés de pouvoirs surnaturels. La cosmologie akan, typique des religions africaines traditionnelles, perçoit un univers en trois parties : le ciel, le monde des hommes et le monde souterrain où résident les ancêtres. Le monde visible et le monde invisible sont en dialogue constant, avec des frontières poreuses, ce qui rend les interactions avec les esprits et les ancêtres fondamentales.
Un rôle crucial dans cette spiritualité est tenu par les « Komians », des prêtresses traditionnelles qui agissent comme des médiums entre le monde des vivants et celui des esprits. Elles sont investies d’un grand pouvoir, assurant la purification, les offrandes et la guérison par les plantes médicinales. Leur statut est considéré comme un sacerdoce, et leur pouvoir est soit hérité par les liens du sang, soit attribué dès la naissance par les esprits eux-mêmes.
Les statistiques religieuses pour la Côte d’Ivoire montrent une population majoritairement chrétienne ou musulmane. En 2021, l’islam et le christianisme représentaient respectivement 42,5 % et 39,8 % de la population totale, tandis que les religions traditionnelles ne représentaient que 2,2 %. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas la pleine réalité de la pratique religieuse. L’animisme n’est pas une religion distincte pour de nombreux Ivoiriens, mais plutôt une base spirituelle qui imprègne les pratiques et les croyances du quotidien.
À Yamoussoukro, par exemple, les traditions animistes, avec leurs bois sacrés et leurs fétiches, cohabitent ouvertement avec les religions monothéistes. Il existe un syncrétisme généralisé où les pratiques ancestrales se mêlent aux croyances chrétiennes ou islamiques. La mention du terme
Kramo (marabout) dans les noms baoulé ou de Kanvou-Jésus (« Loue Jésus ») et Mienwah (« enfant de Dieu ») confirme cette fusion. Les croyances en l’invisible, la protection des esprits et le pouvoir de guérison de la nature continuent d’influencer la vie de ceux qui se disent chrétiens ou musulmans. Les statistiques officielles ne saisissent donc pas la résilience et la profondeur des religions traditionnelles, qui sont la toile de fond de la spiritualité baoulé.
7. Le Peuple Akouè dans la Société Ivoirienne Contemporaine
7.1 L’héritage d’Houphouët-Boigny et la capitale
L’influence du peuple Akouè dans la Côte d’Ivoire contemporaine est indissociable de l’héritage de Félix Houphouët-Boigny. L’ancien président a transformé son village natal de N’Gokro, qui était l’un des 129 villages Akouè de la région, en Yamoussoukro, la capitale politique de la nation. Ce choix a conféré à son peuple une centralité et une visibilité sans précédent, en faisant des Akouè une ethnie à la fois au cœur de l’histoire et du pouvoir ivoirien.
Ce statut a eu des répercussions considérables sur la structure démographique et sociale de la région. L’urbanisation rapide de Yamoussoukro a attiré une population cosmopolite, composée non seulement d’Ivoiriens d’autres régions mais aussi d’une forte communauté étrangère, notamment des Burkinabè, des Maliens et des Guinéens. Cette nouvelle configuration a modifié les dynamiques sociales locales.
7.2 Défis et perspectives
La modernisation et le cosmopolitisme de Yamoussoukro posent des défis à la préservation des traditions Akouè. D’une part, l’ouverture de la ville au monde a apporté de la prospérité et un statut de « ville moderne ». D’autre part, elle a pu diluer certaines pratiques culturelles ancestrales. La « science » des noms baoulé est particulièrement menacée par l’état civil moderne, qui ne reconnaît pas ces pratiques complexes de dénomination.
L’histoire des Akouè dans la Côte d’Ivoire contemporaine est donc celle d’une ethnie qui a su s’adapter. Ils ont maintenu une influence politique durable, avec des figures de premier plan comme Henri Konan Bédié et Charles Konan Banny , tout en faisant face aux pressions de la mondialisation et des changements sociaux internes.
L’analyse détaillée du peuple Akouè révèle un tableau complexe et nuancé, loin des représentations simplistes. Leur identité n’est pas monolithique mais composite, forgée par un processus d’intégration historique entre les migrations anciennes des Akpatifouè-Guan et l’exode plus récent des Akans-Ashanti. Le mythe de la Reine Pokou a servi de récit fédérateur, unifiant des origines diverses sous une identité commune.
Leur organisation sociale et politique est un équilibre entre une structure décentralisée, quasi-égalitaire au niveau du village, et une autorité monarchique symbolique à Sakassou. L’influence des femmes et la persistance des chefs traditionnels dans la sphère politique moderne attestent de la résilience de cette structure.
Sur le plan culturel, les Akouè ont su préserver un héritage riche, notamment à travers une onomastique sophistiquée et un artisanat renommé, tout en s’adaptant aux réalités socio-économiques. De même, leur spiritualité se caractérise par un syncrétisme généralisé, où les croyances traditionnelles, incarnées par les prêtresses Komians et la vénération des esprits, coexistent et s’entrelacent avec le christianisme et l’islam.
Enfin, l’histoire contemporaine des Akouè est marquée par le rôle central de leur leader, Félix Houphouët-Boigny, qui a transformé leur fief en capitale de la nation. Si ce statut a conféré un prestige et un pouvoir indéniables, il les confronte également aux défis de la modernité, du cosmopolitisme et de la préservation de leur héritage face aux nouvelles dynamiques démographiques et sociales. Le peuple Akouè est ainsi un modèle d’étude de la capacité d’une ethnie à naviguer entre l’ancrage de ses traditions et les exigences d’un monde en mutation.
Des recherches futures pourraient explorer plus en détail les variantes des rites de passage chez les Akouè, l’évolution de leurs pratiques d’héritage matrilinéaire face aux lois modernes, et la perception de leur identité par les autres sous-groupes baoulé et les ethnies allogènes, afin d’affiner encore cette compréhension.




